Refugees with Attitudes

Rassemblement pour les droits des réfugié

20.06.2022 – Devant Bundestag: Rassemblement pour les droits des réfugié

Discours de RWA

Nous vous racontons l’histoire d’Abu : il a fui le Cameroun pour l’Allemagne il y a 22 ans. Sa demande d’asile a été très rapidement rejetée, comme presque toutes les demandes provenant de pays africains à l’époque. Depuis, il vit avec une tolérance dans un village du Brandebourg et est menacé d’expulsion. Depuis 22 ans !

Pendant les 15 premières années en Allemagne, il n’a eu aucune chance de suivre un cours d’allemand – ce n’est que depuis 2015 qu’il existe des cours d’allemand pour les personnes en fuite. Abu pourrait obtenir un emploi à plein temps ici à Berlin, il a déjà demandé trois fois un permis de travail pour cela. Le service des étrangers a  refusé à chaque fois – il veut l’expulser. Le fonctionnaire responsable lui a dit personnellement : « Tant que je travaillerai ici, vous n’aurez pas de permis de séjour ».

Il existe enfin un projet de loi pour une nouvelle réglementation du droit de séjour. Après cinq ans en Allemagne, les demandeurs d’asile déboutés devraient également pouvoir obtenir un « ChancenAufenthaltsrecht » « ChancesDroit de séjour ». Abu a-t-il maintenant une chance ? Non, si le projet de loi de la ministre de l’Intérieur est adopté en l’état, Abu n’aura aucune chance, tout comme pour les précédentes réglementations sur le droit de rester. En effet, selon le projet de loi, les réfugiés doivent se procurer des documents afin de clarifier leur identité.

Dans le droit de séjour allemand, le principe est le suivant : les papiers sont plus importants que les personnes. Avec ce principe, les autorités bloquent le regroupement familial, empêchent les mariages et les partenariats, font traîner l’accueil des travailleurs locaux afghans et séparent les familles par des expulsions.

Cette obligation de présenter des documents qui répondent aux exigences élevées des autorités allemandes prive de nombreuses personnes de leurs chances de vie. Et souvent pas seulement à eux, mais aussi à leurs familles qui attendent leur soutien.

Une expulsion n’est pas non plus possible sans papiers, car sans un document du pays d’origine supposé, celui-ci n’accueille pas les personnes expulsées. Mais pour une expulsion, il suffit d’un « papier laisse passe » ou de n’importe quel papier produit lors d’audiences d’expulsion par des fonctionnaires corrompus du prétendu pays d’origine.

C’est injuste ? Oui, c’est injuste. Tout le droit d’asile et de séjour est injuste.
L’ensemble du droit de séjour et du système d’asile nous met dans des cases : Les personnes ayant droit à l’asile, celles reconnues par la Convention de Genève, les personnes protégées subsidiairement, et les indésirables : les tolérés, les « expulsables »… A chaque tiroir sont associés des droits spécifiques ou des restrictions des droits de l’homme. C’est une injustice, car nous sommes tous des réfugiés, nous avons tous droit à la protection.
Personne ne fuit de son plein gré.

C’est pourquoi nous demandons un droit
« ChancesDroit de séjour »